Les États-Unis augmentent les taxes punitives sur les avions Airbus

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Un Boeing 787 devant un Airbus A330 de la compagnie SAS sur le tarmac de l'aéroport international O'Hare à Chicago
Un Boeing 787 devant un Airbus A330 de la compagnie SAS sur le tarmac de l’aéroport international O’Hare à Chicago
PHOTO : REUTERS / KAMIL KRZACZYNSKI

Résumer un article et expliquer brièvement l’enjeu économique plus large dans lequel il s’inscrit.

Commentaire d’articles

Vendredi 14 février, les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient relever les taxes douanières sur les avions Airbus importés d’Europe à hauteur de 15%. Cette mesure est en représailles contre les subventions reçues par certaines entreprises européennes jugées stratégiques comme dans les domaines de l’aéronautique (avec Airbus), l’agriculture ou encore la viticulture.

C’est une véritable guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe menée à coup d’augmentations de taxes douanières. L’Europe a en effet de son côté augmenté les taxes sur les boissons et notamment sur les whiskys américains de 25% quand les États-Unis augmentaient les taxes sur les liqueurs importées de 5 pays européens.

Ainsi, nous pouvons nous demander pourquoi les États mènent ces guerres commerciales, et plus amplement quel rôle a l’État sur les échanges commerciaux.

Nous verrons tout d’abord les différentes stratégies protectionnistes de l’État puis nous réfléchirons plus en détail sur le rôle de la hausse de taxes douanières.

  1. L’État protectionniste

Avec les crises économiques de 2000 et de 2008, la montée en puissance des partis extrêmes dans plusieurs pays (le FPÖ en Autriche, le Rassemblement National en France, le Fidesz de Viktor Orban en Hongrie…) et certaines instabilités mondiales (crises migratoires, guerres, crises environnementales), de nombreux pays se recentrent sur eux-mêmes et cèdent à la tentation protectionniste. On peut par exemple citer le Brésil de Bolsonaro ou les États-Unis de Trump (comme le montre l’article). Augmenter les taxes douanières correspond à un rôle protectionniste de l’État envers ses industries stratégiques.  Mais le protectionnisme peut prendre différentes formes :

Les quotas représentent un protectionnisme par les quantités. Il consiste à limiter quantitativement (en nombre ou en valeur) le montant des importations.

Les barrières administratives permettent également de limiter l’entrée sur le marché national de concurrents étrangers (en créant notamment des coûts d’information et d’adaptation).

Les subventions, comme évoqué dans l’article est aussi un moyen détourné de protectionnisme. Les États-Unis et l’Europe sont par exemple en conflit depuis plusieurs années dans le domaine aéronautique ou agricole (avec par exemple la PAC (Politique Agricole Commune) en France), car les USA considèrent que les États européens aident trop financièrement leurs entreprises.

En outre, les conditions d’exécution locale, obligeant les entreprises étrangères à produire une partie du produit sur le territoire national, sont une forme de protectionnisme. Si l’entreprise étrangère ne produit pas une partie des biens sur le territoire local, elle est alors soumise à de forts taux de douanes.

  1. Les droits de douane

Les droits de douane fonctionnent comme une taxe qui est prélevée sur un produit importé. L’objectif est de rendre plus cher le produit étranger afin que les consommateurs nationaux privilégient le bien produit sur le territoire national par rapport à celui importé de l’étranger. Ce protectionnisme, très clair, était la forme de protectionnisme privilégiée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, avec les accords commerciaux entre États, cette forme est moins possible, et le protectionnisme prend des formes plus déguisées (grâce par exemple au dispositif des conditions d’exécution locale vu précédemment).

Néanmoins, l’article nous montre que ces droits de douane ont encore un bel avenir, car ils sont un véritable outil de négociation entre pays ainsi qu’un outil utilisé en guise de sanctions ou de représailles. Même si des accords existent entre pays, les tarifs douaniers sont toujours actifs pour les pays n’appartenant pas à ces accords. On peut bien sûr parler de l’Union européenne. Il n’y a plus de taxes entre les pays appartenant à l’Union européenne, mais pour les pays extérieurs, voulant importer dans l’UE, ces dernières sont toujours bien présentes.

Ainsi, aujourd’hui, dans un contexte mondial incertain où les États sont plus ou moins autocentrés sur eux-mêmes, le protectionnisme refait son apparition sous différentes formes. Même si les barrières douanières étaient surtout utilisées par le passé, elles sont toujours d’actualité pour les États afin de protéger leurs partenariats commerciaux, mettre la pression sur certains États ou en guise de représailles. La guerre commerciale ouverte entre les USA et l’Europe développée dans l’article en est un excellent exemple.

Bibliographie :

  • F. CELIMENE, J.-L. MUCCHIELLI (1993), Mondialisation et Régionalisation : Un défi pour l’Europe, Economica.
  • E. COMBE (2009), Précis d’Economie, Presse Universitaires de France.

Référence : 

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